Nous avons questionné George Blackman, le CEO de Realco. La rencontre a été filmée le 22 février. Lui non plus ne savait pas trop ce qui était stocké dans ses entrepôts :
Le nombre de tonnes de chlore rapide de la marque Splash, au moment de l’incendie ? « Je ne sais pas. C’était la fin de saison. Ce stock devait être minime. » Et vous alliez en rentrer d’autres ? « Ça c’est une colle, je dois vérifier. » Mais vous alliez dépasser le plafond autorisé par la directive Seveso ? « On n’a jamais souhaité dépasser le seuil (…) Je sais qu’on a un conseil régulatoire en lequel j’ai pleinement confiance. Après, qu’on ait dépassé le seuil, une fois, peut-être, je ne sais pas, vous m’apprenez quelque chose. » Vous jouiez avec le feu car il y avait une cuve à mazout, tout près ? « Euh, je pense que non. »
Pendant cette interview, le CEO de Realco s’est dit « perturbé » par ces questions.
Trois jours après, Realco est revenu vers nous à propos de la commande de 24 tonnes supplémentaires de Chlore Rapide. Selon son attachée de presse, regrettant d’avoir été questionnée par surprise, la firme Realco aurait annulé ce bon de commande et remplacé la livraison par une autre, en avril 2020. Mais Realco n’a pu dater cette annulation, ni laisser voir cet autre bon de commande, comme nous le demandions⁴.
Concernant les dégâts environnementaux, George Blackman affirme que tout ce qui a été pollué « a été excavé » par prudence. Pas de souci pour la nappe phréatique ? Apparemment, non. Mais rien n’est sûr, à ce niveau de profondeur. « En tout cas, le bureau d’experts agréé par la Région wallonne nous a dit que tout était en ordre », dit George Blackman.
L’administration wallonne, elle, rappelle que « la délivrance du permis (de reconstruction) du 13 janvier 2021 ne libère pas l’exploitant de ses obligations en matière du sol » et qu’ « à ce propos, le site fait l’objet d’une procédure d’assainissement ». Pas exactement la même version. Feuilleton à suivre⁵.
George Blackman, CEO de Realco.